À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, DUO for a JOB met en lumière une histoire qui incarne la force de la résilience et l’impact d’un mentorat inclusif. Celle de Burhannedin, jeune homme gay et réfugié, qui a retrouvé confiance en lui et en son avenir professionnel.
Quand Burhannedin arrive en Belgique, il porte avec lui plus que sa valise. Il arrive avec des rêves, des doutes, et des blessures profondes. « J’ai dû me reconstruire ici, j’ai dû me remettre de mes traumas, des expériences difficiles vécues dans mon pays d’origine ».
Quand les stéréotypes enferment les parcours
Sur le marché de l’emploi, les préjugés persistent. Et lorsqu’on cumule plusieurs identités discriminées – comme être arabe, queer, réfugié – les obstacles se multiplient. « On vous voit comme instable, pas fiable, chaotique. On pense qu’on ne peut pas être arabe et gay, queer et professionnel. On vous met dans des cases, et on ferme les portes. »
Burhannedin n’a pas seulement dû faire face aux défis classiques de l’insertion professionnelle. Il connaît aussi les stéréotypes tenaces, qui relèguent les personnes LGBTQIA+ à certains métiers, ou les excluent des postes de confiance. « Moi, je veux devenir pharmacien. Et je vais le devenir. Mais je sais que pour y arriver, il va falloir redoubler d’effort. »
Une mentor bienveillante
C’est là que DUO for a JOB entre en jeu. Burhannedin rencontre sa mentor, une femme bienveillante, ouverte, curieuse. Elle l’accompagne, le guide, le soutient. « Grâce à DUO, j’ai pu mettre en avant le meilleur de moi-même. On m’a permis d’exister en tant que personne complète, pas juste comme un profil à cocher. »
Avec l’aide de sa mentor, il retravaille son CV, affine son projet professionnel, prend confiance. Aujourd’hui, Burhannedin est sur le point de concrétiser son rêve : devenir pharmacien.
Dans un nouvel environnement, tout est à réapprendre : la langue, les codes, les démarches administratives… et même les relations amoureuses. « Je me souviens d’un moment avec ma mentor, je lui ai demandé: ‘Comment les gens font ici pour se rencontrer? Comment on trouve l’amour?’. Elle m’a répondu avec bienveillance. On a ri. Ce sont des choses qu’on n’ose jamais demander dans un accompagnement a priori professionnel. Mais là, c’était humain, vrai. »
Un marché de l’emploi réellement inclusif : une nécessité
Son histoire n’est pas un cas isolé. Trop souvent, les personnes LGBTQIA+ sont confrontées à des barrières invisibles et une précarité accrue. Le marché du travail reste marqué par des stéréotypes sur ce qu’est une “bonne recrue”, un “profil sérieux”, un “métier pour un homme” ou un “poste féminin”.
Chez DUO for a JOB, nous croyons qu’un marché du travail inclusif est plus juste, plus riche et plus humain. Chacun·e devrait pouvoir exercer le métier de son choix, être jugé·e sur ses compétences et sa motivation, pas sur son genre ou son orientation.
Le mentorat, c’est bien plus qu’un accompagnement vers l’emploi : c’est une rencontre humaine, un espace de confiance, un “safe space”, où l’on peut être soi-même. C’est ce que Burhannedin a trouvé.
Ensemble, luttons contre les discriminations et célébrons la diversité!
Découvrez son témoignage vidéo ici.
Glossaire (Rainbow House ici)
LGBTQI+ : Sigle pour Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Transgenre, Queer, Intersexe. Le « + » fait référence à toutes les identités, les orientations, les expressions non représentées dans le sigle, bref, à toutes les autres réalités. LGBTQI+ se réunissent sous ce sigle parce qu’elles sont victimes de systèmes d’oppression et d’invisibilisation plutôt semblables, mais toutes ces lettres représentent aussi différentes réalités de vie.
Safe space : Espace, environnement, lieu dans lequel il n’y a pas de discriminations. L’espace sûr doit permettre aux personnes de se sentir en sécurité et respectée
Queer : Se dit d’une personne dont le sexe, le genre, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et/ou l’expression de genre diffère des attentes de la société, est considérée comme « non conforme, non traditionnelle, hors catégorie ». Ce terme définit donc toutes les lettres du sigle LGBTQI+. Il s’agissait à l’origine d’une insulte en langue anglaise, qui a été réemployée sous le principe de « réappropriation du stigmate »et qui est aujourd’hui positive et souvent associée à la culture artistique.
Marche des fiertés (gay pride, LGBTQI+ pride, Belgian Pride) : En 1969, dans un bar gay de New York, le Stonewall Inn, des personnes LGBTQI+ se sont rebellées contre une nouvelle descente de police. Ces émeutes ont duré plusieurs jours et on les considère aujourd'hui comme l’un des événements marquants de la lutte pour les droits LGBTQI+. Après les événements de Stonewall, des “Marches des fiertés”, appelées généralement « Pride » voient le jour dans de nombreux pays du monde.